Avertissement
Guide pour interroger l'oracle
Introduction
Les Hexagrammes
Comprendre les mutations[1] [0]
Origine de l'oracle
Les Trigrammes
Yiking et probabilités
Symbolisme et réalité
Textes libres [1]
La méthode de l'achillee
Aide [1]
Aide [2]
Aide [3]
Bibliographie & Meilleurs liens
Yin & Yang
Credits

Untitled Document

Leibnitz fut fasciné par la structure binaire du Yi King. En effet, le Yi-King repose entièrement sur deux concepts de base : le yin et le yang. Le yin, concept femelle et obscur, complémentaire, concurrent et antagonique du yang, mâle et lumineux.

Leur combinaison par groupes de trois permet d'obtenir 2*2*2=8 trigrammes. Ces trigrammes représentent des forces

La combinaison de ces huit symboles deux à deux permet d'obtenir 8*8=64 hexagrammes. Ces hexagrammes représentent des situations.

Un tirage du Yi-King est une méthode probabiliste permettant d'obtenir un oracle. Cet oracle se compose d'un hexagramme et, éventuellement, d'un deuxième hexagramme (dit "de mutation") si une au moins des six lignes est instable.

Quand et pourquoi interroger l'oracle ?

Interroger le Yi King, c'est se tourner vers un vieillard de quatre mille ans. Un vieux radoteur, plein de bon sens ? Pas seulement. Il suffit de quelques tentatives pour se rendre compte que chaque tirage donne curieusement une réponse claire et concordante avec la question posée. Mieux, il répond bien souvent à cette facette de la question que nous n'osions pas exprimer consciemment. Dans la majorité des cas, on observera des coïncidences frappantes entre la question posée et la réponse de l'oracle. N'hésitez pas à noter chaque tirage :

- qui a tiré, pour qui. Quelle était la question (si vous tirez pour quelqu'un d'autre, demandez lui de rédiger la question par écrit, c'est important, quand bien même il ne souhaite pas l'exprimer verbalement ou vous la faire connaître).

- après le tirage, notez encore : la réponse a-t-elle changé le questionneur, l'a-t-elle conforté ? A-t-il compris la réponse ? En est-il satisfait ? A-t-il mentionné une coïncidence ?

Je me suis efforcé pendant des années à m'astreindre à cet exercice de façon systématique. Aujourd'hui, les statistiques portent sur un nombre suffisant de cas pour que je ne me sente plus contraint à cet effort (la moyenne théorique tend vers la moyenne empirique si N est grand).

Par la suite, j'indiquerai deux méthodes de tirage du Yi-King. Personnellement, ma préférence va clairement à l'achillée (des tiges de bambou sont également parfaites pour le rituel). Pourquoi l'achillée ? D'abord pour sa lenteur. Les tiges permettent de prendre le temps d'installer un rituel. Après tout, si la question a de l'importance, autant s'installer, se laisser pénétrer par la situation. Si un choix important se pose devant vous, préférez vous tirer à pile ou face ? Demander un conseil à un inconnu ? Ou bien vous asseoir paisiblement pour dialoguer avec un sage ?

La pratique du Yi-King est une initiation qui n'a d'autre maître que l'incroyable cohérence du texte, sa résonance avec les harmonies qui tissent le réel dans tous les niveaux de ses fibres. Depuis l'ordonnancement des galaxies jusqu'aux atomes. N'oubliez pas. Le Ciel, pur Yang est le premier hexagramme. La Terre, pur Yin le suit. L'humain est là : niveau entre les niveaux. Onde entre les ondes.

Alors quand interroger le maître ?

Pas seulement face à un choix ou un doute. Consultez-le pour les grandes occasions (mariage, déménagement, sentiment de mutation intérieure). Peu à peu, vous sentirez combien il est bénéfique de posséder dans sa famille un tel ancêtre.

Les dangers du tirage

Je dois mettre en garde l'apprenti. Quand bien même le texte ne dispense aucune sentence troublante comme le peuvent être celles des bonimenteurs du tarot, toute expérience sensible est dangereuse. Le plus grand danger, c'est de ne rien tirer de cette sagesse millénaire. Cela arrive aux personnes qui attendent trop de l'Oracle. Celles qui veulent l'entendre dire ce qu'elles veulent entendre. La méthode que je vais décrire permet de traduire l'Oracle. Il ne s'agit pas de paraboles mais bien de descriptions des forces à l'œuvre. L'erreur d'interprétation guette celui qui associera une force à une autre.

Pour bien comprendre le message de l'Oracle, il faut être capable de se vider. Il faut laisser son cœur se désemplir. Malheureusement, Confucius a davantage marqué le texte que Lao Tseu. Bien que l'ésotérisme soit présent dans leurs doctrines respectives, Lao Tseu est plus proche de la voie de l'initiation. La préférence pour l'apprentissage oral, pour la compréhension est à mon avis plus compatible avec l'esprit du Yi King que la philosophie confucianiste. Celle-ci est plus moralisatrice, intellectuelle. Trop Yang !

Quelques explications

Le livre des mutations est le canon du changement. Il ne m'a donc pas semblé trahir l'esprit du livre en définissant une nouvelle traduction/interprétation des lignes. La méthode employée a consisté à :

  • analyser chaque hexagramme sur le plan de la composition en lignes yin-yang et en trigrammes
  • examiner des traductions différentes du texte originel
  • examiner des interprétations variées
  • effectuer une synthèse critique

 

Ce travail s'est échelonné sur trois ans pour la rédaction proprement dite (mais onze ans de pratique effective). Ce raffraîchissement du texte me semblait nécessaire pour lever un certain nombre de difficultés : Quand on examine par exemple les interprétations de Kerson Huang comparées à celles de Wilhelm, on est parfois surpris par un écart important d'analyse. Le titre même des hexagramme diverge. Les traductions des lignes semblent seulement "cousines".

Une autre difficulté est l'écart entre les symboles chinois et occidentaux. L'évocation de l'eau ne provoque pas les même résonances mentales. Sans chercher à gommer l'influence de Confucius, il nous a semblé également utile de supprimer les sentences trop moralisatrices qui sont juxtaposées sans talent au texte originel. Certaines d'entre elles semblent avoir été ajoutées dans une forme de guide pour fonctionnaire zélé. Le concept clef de certains hexagramme est souvent masqué.

Par exemple, le pouvoir de la foule dans l'hexagramme 59 ("L'eau courante") est évoqué à demi mots. Pourtant, le texte donne une forme de légitimité à certaines révoltes, ce qui contraste avec l'habituel conformisme des remaniements confucéens. Fort heureusement, toutes ces difficultés peuvent être levées grâce à la rigoureuse logique de construction du yiking. Dans le doute sur la traduction d'une ligne, l'examen des trigrammes adjacents fournit en général la clef. C'est pourquoi j'ai ajouté une "lecture technique" aux habituels commentaires et jugements.

 

 

Jérôme Soulat 2001 - en collaboration avec le STRIM

Jérôme Soulat
Société des Techniques Relatives à l'Informatique et au Multimédia

436694  tirages.